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L'Ocean Race (Whitbread de 1973 à 1998; Volvo Ocean Race de 2001 à 2018) est une course à la voile autour du monde en équipage et par étapes qui est réservée aux monocoques. Organisée tous les quatre ans, c'est l'épreuve reine de la course au large anglo-saxonne.
Elle a été créée en 1973 par les Anglais avec comme sponsor principal les brasseries Whitbread. C'est la plus prestigieuse course en équipage (12 marins) de circumnavigation longue d’environ 45 000 milles en 2017/18 avec une dizaine d'escales (classement aux points). Elle a lieu tous les quatre ans partant généralement de la côte anglaise (Portsmouth ou Southampton) en passant à la fois par le Cap Horn et le Cap de Bonne Espérance.
Historique
En 1969, quand Robin Knox-Johnston remporte la Sunday Times Golden Globe, une idée naît dans l’esprit de Guy Pearce et Anthony Churchill. Eux aussi navigateurs, ils viennent de suivre avec intérêt cette course en solitaire autour du monde. Et imaginent une autre circumnavigation, en équipage cette fois, qui suivrait les routes empruntées par les vieux gréements à voiles carrées. Le projet est né – il faut maintenant le financer. Si les marins s’y intéressent très vite, aucun club n’est prêt à l’organiser. Pierce et Churchill s’adressent alors à la Royal Naval Sailing Association qui accepte de lancer la course. Selon la légende, le Colonel Bill Whitbread, héritier de la brasserie du même nom, et l’Amiral Otto Steiner, membre de cette association et futur président du comité de course, se seraient rencontrés en 1971 dans un pub enfumé. Et c’est autour d’une bonne bière qu’ils auraient organisé la Whitbread Round the World Race.
La première édition a lieu en 1973. Le 8 septembre, 17 bateaux et 167 navigateurs quittent le Solent en direction du Cap, en Afrique du Sud. Les bateaux sont des modèles standards de l’époque. À leur bord, des aventuriers, des équipiers qui payent pour avoir l’honneur de monter à bord ou des militaires embarqués pour un entraînement inhabituel. Les skippers sont des navigateurs expérimentés et rémunérés mais la course est d’abord placée sous le signe de l’aventure. Pour tous, c’est un départ vers l'inconnu. 40 ans après l’initiative de Pearce et Churchill, la voile a avancé à pas de géant. Aujourd’hui, les bateaux sont construits avec les mêmes matériaux que ceux utilisés pour les navettes spatiales et atteignent des vitesses toujours plus élevées. Pour preuve : en 1973, le Pen Duick VI d’Éric Tabarly marquait les esprits en parcourant la distance record de 305 milles en 24 heures. En 2008, l’Ericsson 4 de Torben Grael
a parcouru 596,6 milles dans le même laps de temps. De telles avancées sont évidemment permises par les technologies les plus couteuses. Les équipages comptent maintenant des champions du monde et des médaillés olympiques. Pour intégrer l’une des équipes, il faut allier professionnalisme et rage de vaincre. Alors qu’un grand nombre de participants privés se sont inscrits à la première édition en 1973, les concurrents actuels sont parrainés par de grandes marques. À la clef, des contrats représentant plusieurs millions d’euros.
- Depuis 2005, la course est ouverte aux bateaux monocoques, tous de taille identique de 1997 à 2002 (VOR 60 : longueur: 19,50 m, largeur : 5,25 m, poids : 13,5 t, surface de voilure : 500 m² max.) ; VOR 70 (longueur 21,50 m, 14 tonnes maxi, un mât de 31,50 m pour 600 m² de voile ).
Par souci d'économie, les éditions 2014 et 2017 se sont courrus sur un monotype strict de 65 pieds ou 19,8 m de long (plus petits que les bateaux actuels), dessiné par le cabinet Farr. Le nombre d'équipiers sera réduit à huit (onze chez les filles), et les voiles à sept.
Le Volvo Ocean 65 est long de 65 pieds (20 mètres) et large de 5,60 mètres. Sa quille dite "pendulaire" peut être inclinée différemment afin de permettre au bateau de rester performant. Le bateau peut atteindre jusqu'à 40 à 42 noeuds, soit 74 à 77 km/h.
Le classement
Depuis 1997, elle se dispute aux points et non par accumulation du temps.
- Attribution des points en 2014 : le vainqueur d'une étape gagne 1 point; le 2eme 2 pts, etc... Un forfait pour une étape ou un abandon en cours d'étape rapporte 0 point. Le vainqueur est celui qui aura récolté le moins de points au terme des 9 étapes.
Système de points
Le même système est utilisé pour les courses In-Port (régate en flotte en baie autour de bouées), qui correspondent à environ 20 % du total des points, mais on compte un point par participant seulement.
Exemple : si 7 bateaux prennent le départ de la course In-Port à Alicante, alors le vainqueur de l’In-Port remporte 7 points (7 x 1) et le vainqueur de la première étape remporte 35 points (7 x 5). Le deuxième bateau reçoit quant à lui 6 points pour l’In-Port et 30 points pour l’étape – et ainsi de suite. Tout au long de la course, le calcul des points se basera ainsi sur le nombre de bateaux au départ de la première course In-Port à Alicante.
Sept marins ont disparu en mer depuis la première édition en 1973 le dernier étant le Britannique John Fisher (Team Sun Hung Kai/Scallywag) fin mars 2018 lors de la 7eme étape à environ 1 400 milles à l'ouest du Cap Horn. Lors de cette même édition, un pêcheur chinois, dont l'embarcation a été percutée par le même bâteau, a perdu la vie à l'arrivée de la 4e étape à Hong Kong. Paul Waterhouse, Dominique Guillet et Bernie Hosking lors de la première édition en 1973-74, Tony Phillips en 1989-90, Hans Horrevoets en 2005-06.
Parmi les marins légendaires qui y ont participé : Peter Blake, Eric Tabarly , Cornelius van Rietschoten, Magnus Olsson, Grant Dalton , Ian Walker
La 14eme édition, initalement prévue en 2021/2022, a été reportée à 2023. Le départ a été donné le 15 janvier d'Alicante en Espagne (comme en 2017). Elle se disputera en huit étapes pour une durée de six mois sur des monocoques foilers Imoca (ceux du Vendée Globe) et des monocoques VO65. Ils seront menés par des équipages de cinq marins.
L'Ocean Race 2022-23 met en scène deux flottes de voiliers de course océaniques très performants - tous deux sont capables de grandes vitesses et, dans de bonnes conditions, peuvent parcourir 600 milles nautiques ou plus en 24 heures.
La classe IMOCA 60 pieds est en course autour du monde pour le trophée The Ocean Race, tandis que la classe VO65 65 pieds est en course pour la Coupe Sprint The Ocean Race VO65 sur trois étapes : L'étape 1 d'Alicante, en Espagne, à Cabo Verde, l'étape 6 d'Aarhus, au Danemark, à La Haye, aux Pays-Bas, et l'étape 7 de La Haye à Gênes, en Italie.
Bon à savoir
- Il y a des vétérans et des nouveaux venus. Un équipage 100% féminin, un franco-chinois, un américano-turque, un émirati, un espagnol, un hollandais, un danois.
- Ces sept équipages viennent du monde entier pour s'affronter sur le même bateau, tout autour du monde. Suivez-les dans cette incroyable épreuve !
À quoi ressemble un équipage de la Volvo Ocean Race ?
- Un équipage standard compte huit marins plus un reporter embarqué.
- Un équipage féminin compte 11 marins plus une reporter embarquée.
- Chacun compte au moins deux équipiers nés après le 1er octobre 1984, les « Moins de 30 ans », ou "Under 30".
- Et tous doivent se qualifier en couvrant 2000 milles nautiques non stop avant le départ (3700 km).
Lexique d'un équipage
- Skippeur : le seul maître à bord, responsable de ses hommes. C'est lui qui prend les décisions après consultations auprès de ses équipiers.
- Navigateur : le conseiller du bord. Il consulte les fiches météo et étudie les routes envisageables qu'il soumet ensuite au skippeur.
- Tacticien : les yeux du barreur qui scrute le plan d'eau et transmet le maximum d'informations pour éviter les erreurs, les accrochages ou les pannes de vent. Très utile lors des régates.
- Régleurs : les mains sur les écoutes, ils règlent les voiles, moteur du bateau en fonction des conditions de vent.
- Barreurs : les pilotes du bateau qui orchestrent également le timing des manoeuvres.
- Piano : il veille sur les winches (grosses machines appelées également moulins à café, qui permettent d'enrouler ou dérouler rapidement les cordages).
- Equipiers d'avant : les funambules qui sont installés à la poutre du navire. Ils sont en charge des changements de voile d'avant. Une fonction très dangereuse lorsque la houle vient déferler sur le pont et risque d'embarquer le marin.
- Equipier média : l'homme de la communication à bord qui a pour tâche de raconter, photographier et filmer la course. Il lui est interdit de participer aux manoeuvres.
Le Farr