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Le tribunal correctionnel de Lorient a condamné mardi à six mois de prison avec sursis le skipper Yann Guichard , poursuivi pour une collision qui avait fait une blessée grave en juin 2015 lors du départ de la Volvo Ocean Race au large du Morbihan.
Le skipper a aussi été condamné à 25.000 euros d'amende. Le durée du sursis est de cinq ans.
Lors de l'audience le 27 juin, Laureline Peyrefitte, procureure de la République de Lorient, avait requis six mois de prison avec sursis et une amende de 20.000 euros à l'encontre du skipper, poursuivi pour blessures involontaires ayant entraîné une ITT supérieure à trois mois et mise en danger d'autrui, par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence.
Le navigateur de 42 ans était à la barre de son maxi-trimaran Spindrift 2 lorsque Virginie Le Namouric, 49 ans, a été grièvement blessée aux jambes par l'un des safrans du bateau de 40 mètres. Sa jambe gauche a été amputée, tandis que l'autre a souffert de multiples fractures.
La victime se trouvait dans l'embarcation de son mari, commissaire de course bénévole. Le canot pneumatique, où avaient pris place quatre personnes, faisait partie du dispositif de sécurité prévu pour le départ de la dernière étape de la Volvo Ocean Race, à laquelle ne participait pas Spindrift 2.
Dans son jugement, le tribunal a "clairement mis en évidence que M. Le Namouric n'a commis aucune faute, c'était hyper important que ce soit reconnu", a estimé Christine Julienne, avocate de la victime et de sa famille.
Le skipper et l'assureur de Sprindift 2, Zurich Insurance, ont été condamnés à verser solidairement 200.000 euros de provision à Mme Le Namouric pour les dommages physiques subis, en attendant l'audience civile qui aura lieu le 5 décembre.
Quelque 46.000 euros doivent aussi être versés par Yann Guichard au titre des dommages moraux aux parties civiles avant cette audience.
- Un abordage -
Lors de l'audience, le skipper avait reconnu ne pas avoir prévenu les organisateurs de la course de son intention de se rapprocher de la zone de départ. Les débats ont longuement porté sur les trajectoires respectives du canot et du maxi-trimaran.
La défense du skipper, qui a demandé la relaxe de son client, a soutenu que les deux navires avaient des trajectoires qui allaient se croiser et que l'embarcation pneumatique n'avait pas modifié la sienne, alors qu'étant dotée d'un moteur, elle n'était pas prioritaire.
Les avocats des parties civiles ont assuré que le canot était à l'arrêt et de dos, devant Spindrift 2, et que ses occupants n'ont pas vu le trimaran arriver sur eux.
Le tribunal a retenu contre le skipper l'article 13 du droit maritime (Ripam) relatif à l'abordage, qui stipule que le navire rattrapant doit laisser la priorité au navire rattrapé, a souligné, après l'annonce du jugement, Me Julienne.
Yann Guichard a toujours refusé de s'adresser à la presse, réservant son temps à la victime. Car depuis le premier procès, renvoyé le 10 février, lors duquel le skipper s'est excusé auprès de Virginie Le Namouric notamment de ne pas être venu la voir depuis l'accident, tous deux se sont revus régulièrement, en dehors des audiences.
"L'instant judiciaire leur a permis, je pense, de nouer un lien très surprenant (...) mais extrêmement touchant", a considéré un des avocats de Yann Guichard , Léon del Forno.
"Le fait de nous rencontrer à l'audience, ça a changé beaucoup de choses", a confirmé Mme Le Namouric, après avoir échangé un long moment avec Yann Guichard en aparté.
"Il m'a dit +je vais assumer+", a-t-elle rapporté. Soulagée que la page de ce procès se tourne, elle a expliqué qu'elle allait se consacrer à sa rééducation.
Dentiste, il est devenu champion du monde en planche RS:X en 2015 (3eme en 2019 ; 3eme des Jeux Olympiques en 2016 et des championnats d'Europe en 2013). Champion du monde ISAF Jeunes en 2006. ... |