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1983 : l'année Péan! Pour sa quatrième Solitaire, le malouin a décidé de gagner. Colosse têtu et perfectionniste, il s'est préparé toute l'année : régates régulières, menus diététiques avec suppression du tabac et de l'alcool, coucher à 21h bien avant la course, une vie sévère de champion. Et il débarque à Perros Guirec sur un engin dernier cri, plan Joubert-Nivelt, avec en coulisses, son équipe d'assistance technique, qu'il partage avec trois autres concurrents. Une logistique du succés, appuyée sur une rage de vaincre étonnante. Péan ne veut pas que se renouvellent les déceptions des années passées : il partait souvent dans les premiers, puis la fatigue aidant, se faisait doubler dans les derniers milles.
Mais ses adversaires sont coriaces. Sur la mer d'huile qui les mène à Kinsale, c’est Alain Gautier
, 22 ans, le benjamin de la course, qui joue la mouche du coche sur son proto Andrieu, marquant Péan, le talonnant sans répit, grignotant mille après mille son avance. Rageur, Péan abat toutes ses cartes de tacticien, en vain. Alors que les côtes irlandaises se devinent déjà, dans la dernière nuit, Gautier le file encore, puis le dépasse et gagne cinq minutes devant lui. Cachant son dépit sous un calme olympique, Péan change de tactique pour la deuxième étape, et joue l'échappée solitaire au lieu du marquage. Bonne donne : il gagne à Crozon Morgat, après avoir dépassé huit concurrents.
Dans la descente vers l'Espagne, le duel a lieu contre Poupon. Son speedo dépasse 14 noeuds, et sur la mer écumante, les deux combatttants déboulent sous spi, avec un ris dans la grand-voile. Péan jubile puis explose : un spi déchiré et Poupon qui le double, hilare! Revanche rapide : il rejoint bientôt Poupon, abattu dans un fouillis de toile en torche. Autour d'eux, les spis éclatent, les voiliers se couchent. Halvard Mabire et Olivier Moussy, éjectés, se hissent de justesse à bord de leurs bateaux ivres. Péan continue sans broncher, et gagne l'étape espagnole.
Lors de l'ultime étape vers la France, Péan ne dort plus. Dernière régate avec Poupon à Groix, et le suspense jusqu'à Pornichet, où Péan est le meilleur....à cinq minutes près! Un beau triplé d'étapes et enfin la victoire pour le pugnace malouin.
1. Lionel Péan. 2. Philippe Poupon
. 3. Damien Savatier. 4. Pierre Fountaine. 5. Hubert Hémard. 43 partants, 38 classés.
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Dentiste, il est devenu champion du monde en planche RS:X en 2015 (3eme en 2019 ; 3eme des Jeux Olympiques en 2016 et des championnats d'Europe en 2013). Champion du monde ISAF Jeunes en 2006. ... |