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La judoka Majlinda Kelmendi (-52 kg) a inauguré le almarès olympique du Kosovo avec la première médaille d'or de l'histoire de son pays, dimanche aux Jeux de Rio, lors d'une deuxième journée marquée par un nouveau zéro pointé des Français, toujours bredouilles en judo.
Ce 7 août 2016 restera comme un jour mémorable pour le tout jeune pays des Balkans, entré par la grande porte dans le monde de l'olympisme pour sa première participation aux JO. Et c'est un jour oubliable pour les judokas français avec la disqualification cruelle de Priscilla Gneto chez les dames (-52 kg) puis l'élimination logique de Kilian Le Blouch côté messieurs (-66 kg).
"J'avais tant rêvé de ce moment, c'est la première fois que le Kosovo vient aux jeux Olympiques et malgré ça, on gagne une médaille d'or!", s'est réjouie Kelmendi, radieuse, drapeau national sur les épaules. "J'ai toujours voulu montrer au monde que le Kosovo n'était pas qu'un pays qui avait connu la guerre."
Porte-drapeau vendredi soir lors de la cérémonie d'ouverture, ce petit gabarit aux nerfs d'acier (25 ans) a eu l'honneur rare de se voir remettre sa médaille par le président du CIO Thomas Bach , venu en personne participer au protocole.
Au terme d'une journée maîtrisée de bout en bout, Majlinda Kelmendi a dominé en finale l'Italienne Odette Giuffrida pour décrocher une médaille d'or qui lui était promise, tant la double championne du monde (2013, 2014) domine sa catégorie.
Les Italiens se sont consolés quelques minutes plus tard avec l'or décroché chez les messieurs par le surprenant Fabio Basile, titré à seulement 21 ans avec un style spectaculaire qui promet beaucoup.
- Les larmes de Gneto -
La joie des Kosovars et des Italiens a offert un net contraste avec la détresse de Priscilla Gneto : médaillée de bronze à Londres en 2012, la Française a été disqualifiée (hansoku make) dès son premier combat, les juges ayant très sévèrement estimé qu'elle avait touché les jambes de son adversaire avec le bras, un geste interdit par le règlement.
"Je suis triste d'avoir perdu sans comprendre pourquoi, a réagi Gneto (25 ans), en larmes après son élimination. J'estime qu'à aucun moment je n'ai attrapé le pantalon, fait un mouvement, un geste contraire aux règles du judo."
Côté messieurs, Kilian Le Blouch a subi une défaite logique en huitièmes de finale contre le Sud-Coréen An Baul, champion du monde en titre qui a buté en finale sur Basile.
Bref, les astres peinent à s'aligner pour les judokas français à Rio, alors que la star Teddy Riner (+100 kg) ne foulera que vendredi prochain les tatamis de l'Arena Carioca 2. Aucun des quatre Bleus alignés depuis samedi n'a réussi à atteindre les quarts de finale, qui donnent accès soit aux demi-finales, soit au tableau des repêchages pour les médailles de bronze.
Lundi, la pression de débloquer le compteur reposera sur les épaules de Pierre Duprat (-73 kg) et d' Automne Pavia (-57 kg). Cette dernière, médaillée de bronze à Londres, pourrait croiser sur sa route en quarts la championne olympique et du monde japonaise Kaori Matsumoto .
"Si on ouvre les compteurs rapidement, c'est quand même mieux pour la suite des événements. Mais bon, on a encore des gros potentiels de médaille", a dédramatisé Franck Chambily, entraîneur de Teddy Riner .