Règlement et historique

 

Rugby à XIII

 

 

Historique

Si le Rugby à XIII est né en Angleterre et qu’il est le sport roi en Australie, il se pratique sur les cinq continents. On y joue en Europe en Angleterre, Ecosse, Irlande, Pays de Galles, Russie et France. Il se développe en Italie, Serbie, Grèce, Maroc, Liban, Pays-Bas, Afrique du Sud, Etats-Unis,Canada. Mais c’est dans le Pacifique qu’il est le plus fort. L’Australie, la Nouvelle-Zélande sont les nations fortes. Il est le sport numéro un en Papouasie-Nouvelle-Guinée et est très pratiqué dans les Iles Cook, Samoa, Tonga, Fidji car il correspond aux qualités de la population.

 

Comme la majorité des sports modernes, le rugby s’est développé primitivement en Angleterre, où les règles ont été établies. Un rapport de 1897 attribue à William Webb Ellis l’innovation consistant à courir avec la balle. Ce changement radical dans le football daterait de 1823, et se passait au collège de Rugby.

Après quelques contestations entre les deux formes de football, chaque école développe ces disciplines en son sein. La nécessité des lois communes se fait ressentir et le 26 janvier 1871, vingt clubs de la région de Londres se réunissent à Charring Cross et fondent le Rugby Football Union. Le 24 juin 1871 une assemblée générale de l’union adopte les “lois du jeu”, supprimant le “hackin” (droit de donner des coups de pied), les crocs-en-jambes, et fixant le nombre de joueurs à 20.

Très vite les universités réduisent le nombre de joueurs à 15, ce qui est officialisé en 1877 par la Rugby Football Union. La révolution industrielle a provoqué une concentration de population dans les villes et le Factory Act de 1847 - congé du samedi après-midi pour tous - favorise la pratique sportive. Le Nord de l’Angleterre est prêt alors à s’ouvrir au sport. Le football association - le soccer - connaît un essor très important, mais les matches mobilisent les meilleurs joueurs dès le samedi matin. Ce manque à gagner, les dépenses de voyage sont prises en compte par les grands clubs du Yorkshire, bien que ce ne soit pas admis : l’amateurisme marron a de profondes racines. Des rumeurs courent : le Club de Preston-Yorkshire aurait offert à un joueur du Comité de Cumber­land de l’argent pour jouer chez lui : la Rugby Union enquête et suspend le club fautif : C’est la rupture entre le Nord et le sud à brève échéance. En 1891, le Yorkshire propose l’indemnisation des joueurs pour les heures de travail perdues pour la pratique du rugby, l’assemblée générale repousse cette proposition qui ne pourrait tendre que vers le professionnalisme. C’est ce qui se produit pour les deux frères James, internationaux gallois de Broughton Rangers; leur éviction provoque une nouvelle assemblée générale le 20 septembre 1893 à Londres. Et à nouveau par 282 voix contre 136, l’assemblée refuse le manque à gagner et réaffirme “l’amateurisme” absolu de la Rugby Union.

Le Nord a connu une nouvelle défaite, mais il ne s’avoue pas vaincu : 22 clubs se réunissent à Leeds en 1895 et de cette réunion va naître la Northern Rugby Football Union et la reconnaissance du droit au manque à gagner. Dès lors la rupture est consommée, un nouveau sport est né.

En 1897, les règles sont modifiées, en 1906 le nombre de joueurs est réduit de 15 à 13, en 1907 une tournée est organisée (les Néo-Zélandais y découvrent le Rugby à XIII et l’introduisent chez eux et en Australie), enfin en 1922, la Northern Rugby Football Union change de nom et devient la “Rugby Football League”. Le Rugby à XIII, l’une des trois for­ mes existantes - rugby à XV et football américain étant les autres - se pratique sous l’égide d’une fédération internationale qui définit les règles et organise les compétitions mondiales autres que les tournées. La Fédération Australienne a été créée en 1908 et celle de la Nouvelle Zélande peu après. En 1934 Jean Gallia, suite à une tournée en Angleterre, démarrera le rugby à XIII en France avec Villeneuve-sur-Lot comme club pionner.

 

Bon à savoir :

L'un des grands scandales du sport français.

Le rugby à XIII a été supprimé par le régime de Vichy, de 1941 à 1944 considérant que le XIII avait pollué le XV.

Cette interdiction a donc pour origine la volonté de Vichy de bannir le professionnalisme du sport français à travers la révolution nationale et l'activisme des puissants dirigeants du rugby à XV qui s'installent dans les arcades de ce régime (Jean Borotra, Jean Ybarnégaray, Joseph Pascot, Paul Voivenel, Albert Ginesty et André Haon).

- DECRET DE VICHY
 
"Sous le Ministère de Joseph PASCOT International de Rugby à XV
 Secrétariat d'Etat à l'Education Nationale et à la Jeunesse. N°5.285 -
 
Décret du 19 Décembre 1941, portant dissolution de l'Association dite Ligue Française de Rugby à XIII. -
 
Nous, Maréchal de France, chef de l'Etat français, -
Vu la loi du 20 décembre 1940 relative à l'Education Nationale et à la Jeunesse, Décrétons:
Art. 1 - L'association dite Ligue Française de Rugby à XIII, dont le siège est à Paris, 24 rue Drouot est dissoute, l'agrément lui ayant été refusé.
Art. 2 - Le patrimoine de l'association dissoute, en vertu du précédent article, est transféré, sans modification au Comité National des Sports qui en assume toutes les charges et qui sera représenté aux opérations de liquidation par son secrétaire général M. Charles Denis, officier de la Légion d'Honneur.
Art. 3 - Le secrétaire d'Etat à l'Education Nationale et à la Jeunesse est chargé de l'exécution du présent décret qui sera publié au Journal Officiel.
Fait à Vichy,
Le 29 décembre 1941. Ph. Pétain"


Après la guerre, le XIII a relancé son championnat mais peine à retrouver la gloire d'antan. Il porte désormais le nom 'Jeu à XIII'. En raison du changement de nom, le rugby à XIII ne retrouvera jamais ses biens, ses stades et son argent qui reviennent en grande partie à des clubs de rugby à XV.
Dans les années 1980 après huit années de procédure lancée en 1985 par Jacques Soppelsa, président de la Fédération française jeu à XIII, le XIII en France retrouve son appellation d'antan « rugby à XIII » par un arrêt de la Cour de cassation du 4 juin 1993[2] après une bataille juridique avec la Fédération française de rugby à XV alors présidée dans un premier temps par Albert Ferrasse (président de 1968 à 1991) puis dans un deuxième temps par Bernard Lapasset (président de 1991 à 2008), le premier déclarant à l'annonce du lancement de cette procédure en 1985 « Je dis simplement ceci, et c'est un avertissement gratuit : nous ne nous laisserons pas faire ! Je ne veux pas la guerre, mais je vous le dis, Messieurs, que s'il faut la faire, nous la ferons totale ! Et tant pis si nous abattons la Fédération de jeu à XIII »